by Laurent • 4 November 2002 • Non classé
Vendredi:
Lever 7 heures! Résultat: tête dans le cul tout le voyage. On passe trois heures à tracer, dans une brume qu’Ugo qualifie de Stephen Kingienne, entre Bordeaux et Nantes.
Là-bas, on retrouve des gens que l’on ne connaît pas et qui doivent nous remettre les clefs d’un appart’ appartenant à des gens que l’on ne connaît pas non plus. Ce sont des parents de la femme d’Ugo, mais Anne elle-même ne les a jamais vu. Situation bizarre.
Cela étant, on n’en a rien à foutre. Nous sommes dans un appartement grand et agréable, ce qui nous évite de nous ruiner pour un hôtel.
Le festival a lieu dans la Cité des Congrés de Nantes, lieu hautement fonctionnel, mais d’une froideur et d’une immensité à faire peur. C’est le genre d’endroit fait pour recevoir des hordes de VRP en goguette, mais certainement pas des écrivains tous plus déjantés les uns que les autres.
Nos accréditations nous attendent comme convenu et nous nous dirigeons directement vers l’étage et les stands de livre (on ne se refait pas). Brève visite puis nous allons au bar, où nous allons forcèment rencontrer quelqu’un que l’on connaît.
Evidemment, nous tombons sur Gilles Goullet et Bruno Para. Les retrouvailles sont, comme tous les ans, savoureuses et réjouissantes. On s’installe dans un canapé et je commence à filmer Gilles et sa, désormais célèbre, queue de cheval. Je me dis que cela va faire plaisir à celui pour qui je filme…
Mes trois camarades ont le droit de manger en haut alors que mon badge ne me permet que de me taper un sandwich tout seul. Je m’exécute donc et fait le tour des expos, ma caméra à la main. Je m’assoit sur un fauteuil et manque de m’endormir, là, dans le grand hall, devant des conférenciers qui lancent un livre d’illus et de textes…
Je retourne à l’appart’. Pas la peine d’insister, je vais dormir un peu et ça ira mieux.
Je réapparait à 18 heures et fait la connaissance de Catherine Dufour, Philippe Monot, Pierre-Paul Durastanti (que l’on m’a déjà brièvement présenté et qu’à partir de maintenant, je n’appellerais plus que le barbu) et Sébastien Guillot.
J’aperçois Thomas Bauduret, à qui il faut absolument que j’aille parler, mais Francis Valéry m’intercepte. Nous papotons de lui, de moi et de nos projets respectifs. Le gars à l’air d’un ours (et il me terrorrisait lorsque j’étais ado et que j’achetais des comics dans sa boutique), mais il est extrêmement abordable et gentil. Il me parle de son roman qui doit sortir chez Lunes d’encre (Denoël) et je lui confie qu’il me tarde de le lire.
Lorsque je me retourne, Thomas a disparu. Tant pis, je le verrais demain.
Nous sommes 6 à aller manger dans crêperie: Catherine, Philippe, Pierre-Paul, Sébastien (Heckle et Jeckle), Ugo et moi. Je suit Sébastien dans les rues de Nantes. Soit il conduit comme une tanche, soit il n’a pas supporté les deux whiskys qu’il vient de se taper car il grille des feux rouges et emprunte des sens interdits d’un façon naturelle et calme, sûr de son bon droit.
On arrive tout de même dans une crêperie où nous allons parler bouquin en vidant des bouteilles de cidres pendant des heures. J’apprends que Sébastien (il est directeur de la collec’ Folio SF) a vendu 55 000 exemplaires du recueil Minority Report . Pierre-Paul me propose de me filer son intégrale des nouvelles de Dick, parue en Présences (tu parles que je veux).
On parle de livres et d’éditions et j’apprends pas mal de choses en écoutant Heckle et Jeckle raconter certaines de leurs expériences. C’est passionant.
On finira la soirée tôt, dans un bar pourri proche du palais des congrés avec des gens qui nous gavent un peu, Ugo et moi.
Je me couche sur un canapé que l’on ne peut déplier. Je dormirais n’importe où de toutes façons.