by Laurent • 4 January 2007 • Non classé
Après avoir découvert Studio 60, je me suis lancé dans l’exploration des autres séries d’Aaron Sorkin. A commencer par Sports Night, la chronique des coulisses d’une émission sportive, une sorte de Stade 2 quotidien (sans les reportages bien-pensants à la con). Puis je viens de regarder le pilote d’A la Maison Blanche. Je commence à cerner les thématiques et les techniques du scénariste. Des groupes de personnes soudés, mais qui se déchirent tout de même, des dialogues en marchant dans des couloirs, un rythme dans les mots presque musical et une interrogation constante sur Dieu et la religion couplée à un gauchisme hollywoodien de bon aloi. Je reste parfois partagé devant une telle maestria associée à une telle guimauve.
Dans un autre genre, j’ai entrepris de suivre la saison 5 de 24. Je n’ai vu aucune autre saison, à part quelques épisodes par-ci par-là, et je suis bluffé par le rythme des événements. Ca n’arrête pas. Je m’en doutais un peu, c’est même le principe du truc, mais je ne m’attendais pas à tant de retournements de situations en si peu de temps. Tout ne tient que là-dessus, remarquez, mais cet équivalent moderne des serials est un exemple parfait de série d’action populaire. Contrairement aux scénaristes de Lost, ceux qui bossent sur la série tournent forcément au speed.
Commencé Les Bienveillantes. Au bout de deux cent pages, je ne sais pas si je vais finir. Je me sens comme Dick lorsqu’il faisait des recherches sur les nazis en préparant Le Maître du Haut Château. Je supporte mal l’accumulation infinie des horreurs qui fait la force du bouquin. Et comme l’écriture ne transcende jamais son sujet (on est loin d’un triturage de la langue à la Céline) je ne parviens pas à rester accroché. Le classicisme narratif du roman (tout au moins dans ce que j’ai lu) me fait m’interroger grandement sur son succès. Mais je m’interroge souvent sur les raisons du succès de telle ou telle « œuvre ».
Comme le Fêtes sanglantes et mauvais goût de Lester Bangs me faisait de l’œil sur la bibliothèque depuis longtemps, je l’ai entamé et je suis bluffé. On est dans du gonzo light (un peu jeune pour se la jouer Thompson sans doute), mais les critiques, les points de vue et l’humour sont formidables. Ses descentes en flamme des Beatles et de Dylan (avec, sans avoir l’air d’y toucher, une réflexion sur l’Amérique contemporaine) sont magistrales. Encore une superbe découverte.
Le seul truc qui me chiffone sont les références de l’auteur. Les disques dont il parlent et ses « icônes » ne sont pas ceux de mon adolescence. Et comme vous le savez, la meilleur période pour le rock’n roll, c’est l’adolescence. Où est le grand écrivain qui pourra me parler du rapport entre la situation économique de l’Angleterre et Joy Division, celui qui cherchera au bon endroit les racines des Shoegazers et qui encensera le foudre de Fugazi ??
L’album Christmass de Frank Black est un joli cadeau pour ses fans. Des versions acoustiques de titres bien choisis et des nouveaux morceaux mal produits, mais démontrant une fois de plus que le gros Charles a toujours ce petit truc qui fait de lui un des meilleurs songwriter contemporain.
J’ai repris le boulot mardi, comme prévu, remonté à bloc, reposé et motivé. Mes journées continuent de se composer comme suit : traduction, écriture (sur divers projets, ça dépend des jours) et Bond. Haa, sacrés traducteurs de Bond. Vous vous souvenez de ce personnage qui avait un grain de beauté au-dessus de l’œil au lieu d’un bandeau ? Et bien, il revient dans un autre roman, des années après, et cette fois, hérite d’une tâche au-dessus de l’œil. Comme il meurt juste après, on est certains que cette erreur ne reviendra plus.
Mais tout est possible.
Sinon, ça va vous ?