Zooville
by Laurent • 6 March 2014 • Non classé • 0 Comments
Les deux semaines passées ont été assez épiques. Deux allers-retours à Paris trop rapides. Du travail par-dessus la tête. La routine.
Projet Barbu et projet Bézu ont chacun un dessinateur. Deux gars super talentueux qui vont, je l’espère, montrer une autre facette de leur talent sur ces albums. Ce sont aussi deux projets un peu atypiques pour moi. Ils rejoignent évidemment mes obsessions, mais sont dans un format et une narration différents. Plus d’infos dès que possible.
Lu Bad Vibes: Brit-pop and my part in his downfall, le récit par Luke Haines de ses années dans The Auteurs. Le musicien ne s’y ménage pas, il passe clairement pour un enculé de première, mais prend encore moins de gants avec ses congénères. Le violoncelliste du groupe n’est jamais mentionné que sous l’appellation “The Cellist” et le dédain à son égard est palpable. Toutes les “stars” de la brit-pop en prennent pour leur grade et les baudruches sont dégonflées par un mec revenu de tout, super-cynique, mais toujours drôle. Et encore une fois, voir l’envers du décor, même biaisé par le regard d’un talentueux fouteur de merde, ne cesse de me fasciner.
Après la déception Miéville, entamé le premier roman d’un autre auteur à la mode: Lauren Beukes. Et je dois avouer que son Zoo City m’a charmé. Il y a des livres que l’on apprécie en admirant le savoir-faire et la maestria. Des textes qui nous laissent pantois. Et souvent dépités. Malgré tout l’attachement que l’on porte à ces livres, on sait qu’on ne parviendra jamais à atteindre ce niveau, à arriver à la cheville de l’auteur. Comment parvenir au mélange d’aventure épique et de réflexion sur l’art de Nova de Delany, pour n’en citer qu’un ? Impossible, pour moi. Je ne pense pas avoir les outils.
Mais certaines nouvelles, certains romans, ressemblent à des frères. Ils nous parlent tant, semblent si proche de nos thématiques, de notre savoir-faire que peut-être, pourquoi pas, si on mettait la sauce, on pourrait, par miracle, faire aussi bien. Cela m’est arrivé de me dire cela face à des textes de Harlan Ellison, par exemple – bon évidemment, je n’ai encore jamais réussi à sortir un texte s’approchant à moins d’une année-lumière de sa pire histoire. Idem avec Paul Di Filippo, par exemple.
Et c’est aussi le sentiment que j’ai eu avec ce texte de Lauren Beukes. J’ai non seulement adoré l’univers, le style et de le développement qu’elle en fait, mais je me suis dit qu’à un moment, nos deux cerveaux avaient dû baigner dans la même eau – et je me suis aussi dit qu’elle était bien meilleure que je ne pourrai jamais l’être…
Bref, Zoo City, c’est formidable.