L’oreille d’un sourd

Je ne sais pas s’il y eu un nouveau journalisme à la française. En fait, je ne sais pas où placer Philippe Garnier. Pas vraiment en héritier d’Hunter Thompson (plus sage et plus pop-culturel) et forcément très loin de cet escroc d’Eudeline. Mais je sais une seule chose: lire Philippe Garnier – et son recueil d’articles L’Oreille d’un sourd en est un parfait exemple – est un régal. Pas forcément à cause des sujets qu’il traite (certains m’intéressent, d’autres pas), mais plutôt par la façon dont il les traite. Avec le détachement érudit d’un type qui écrit pas mal de conneries (“Je ne suis pas un fanatique du « fact checking » à l’américaine” explique-t-il dans cette interview, tu m’étonnes) – Jean-Pierre Dionnet anyone ? – mais avec le génie que ce genre de connaissance transversale créé par recoupements étranges, liens inattendus et faits légendaires repris tels quels. Par cette écriture qui écarte soigneusement toute formule journalistique toute faite et balance parfois des fulgurances dignes des plus grands.
Qui peut encore faire trois gros articles sur les créateurs et les fabricants des godasses orthopédiques Doc Martens et rendre ça passionnant ?
Qui écrivait sur Sixto Rodriguez en 2008 ?
Hein, qui ?