Etes-vous un répliquant ?

Les deux disques du moment ne sont pas seulement deux.

Le premier est un coffret, celui qui reprend les trois premiers albums de The Sound, groupe méconnu des 80’s, mené par le songwriter culte Adrian Borland (culte au sens premier de ce terme appliqué à la pop culture et non pas celui dont le marketing s’est emparé pour faire du dernier DTV pourri un film “culte”). The Sound est un de ces nombreux groupes formés sur les cendres de Joy Division, mais contrairement à beaucoup d’autres, armé de vraies chansons. Proche des Chameleons, dans l’esprit et dans la vie, mais sans jamais vendre autant, le groupe a fini rongé par l’insuccès et la maladie mentale de son leader. Réfugié aux Pays-Bas où le groupe était un peu plus connu, Borland a continué la musique dans plusieurs groupes et a même signé plusieurs albums solos très recommandables. Il est mort en 99, en ce jetant sous un train.
Le coffret reprenant les trois premiers albums plus des BBC sessions et un concert est assez merveilleux. Son immersif te donnant l’impression que tu vas trouver Metal Hurlant au kiosque du coin et jeu de guitare minimal, mais éclatant. La voix de Borland s’y pose comme si ce tapis avait été tissé pour elle, pas trop doux ni trop rêche. Un groupe important. D’excellents disques.

Le premier morceau du premier album. Tout est dit.

Le deuxième disque n’en est presque pas vraiment un. Un album de douze minutes est-il encore un album? Tony Molina – qui dans le civil joue dans un groupe hardcore – nous explique que oui, avec son majeur dressé. Douze minutes et douze morceaux, ça nous fait une bonne moyenne. Intro, couplet, refrain, pont, solo si vous êtes sages et rideau. Douze chansons de pop ensoleillées 90’s weezeresque à souhait avec une reprise du merveilleux Wandering Boy Poet de Guided By Voices, déjà enregistré en son temps par Pull.

Le tube à rallonge: deux minutes. Mieux qu’un test Voight-Kampf, ceux qui ne remuent pas la tête sont des répliquants.