Trystero
by Laurent • 5 April 2024 • Non classé • 0 Comments
Mon nouveau roman, Trystero, sort le 10 avril et j’ignore comment cet étrange texte va être reçu (s’il est reçu).
Il s’agit pour moi, après un passage par le polar, d’un retour à la fantascience, comme disent nos amis transalpins, un terme qui me parle plus que l’expression « littératures de l’imaginaire ». Je reviens en quelque sorte au genre avec lequel j’ai toujours fricoté, même si je pense avoir toujours penché, dans ma fiction, plus du côté fantastique que de la SF proprement dite. Ici, je lorgne sans doute vers la speculative fiction des 70’s mêlée aux grands récits dystopiques antérieurs avec un dispositif un peu étrange.
Le manuscrit du roman s’est longtemps appelé (tout le temps de la rédaction, en fait) La Méthode d’écriture de Bruno Trivanen. Un titre qui avait l’avantage d’expliquer simplement de quoi il s’agissait, mais qui ne faisait pas l’affaire pour le placement en librairie. C’est pourtant bien de cela qu’il s’agit. Bruno Trivanen, un auteur de la fin de ce siècle donne des conseils pour écrire de la fiction en se basant sur sa propre expérience. Évidemment, cette méthode d’écriture cache un récit, celui de sa vie, de ses luttes, de sa chute et de ce qu’il pourrait advenir du manuscrit qu’il est en train d’écrire. C’est un texte sur les récits, la fiction et sa fabrique, l’imagination comme arme d’émancipation enrobé dans quelques conseils d’écriture biaisés par le point de vue particulier de mon narrateur.
Cette vision d’un auteur vieillissant qui traîne sa carcasse dans une banlieue infinie – Shepperton, Fullerton, Santa Ana ou Saint Narcisse, au fond, ce n’est que l’Occident – me hantait depuis quelques années, mais je n’avais jamais trouvé par quel bout la prendre. L’idée de la méthode d’écriture me donnait un cadre qui, sans être aussi expérimental qu’une nouvelle de New Worlds, me semblait suffisamment original pour m’y lancer. Cette structure très travaillée – j’ai dû lire moult ouvrages d’écriture, des pires aux meilleurs, durant mes recherches – m’a offert de solides fondations narratives sans jamais me corseter. J’espère que le résultat reste lisible sur les deux tableaux.
Sur un plan plus personnel et pour faire dans le message de service, je me suis cassé le poignet gauche le 7 février et j’ai passé presque deux mois sans pouvoir travailler, un peu terré dans mon trou (comme Bruno Trivanen, finalement). Le scaphoïde ne sera complètement ressoudé que dans un mois, mais je peux de nouveau taper sur mon clavier (et rejouer de la musique). Le printemps est là, le base-ball a repris, et je vais pouvoir enfin sortir.
Je signe Trystero demain, samedi 6 avril, en avant-première aux Escales du livre de Bordeaux sur le stand de la librairie du Basilic, puis du 11 au 13 avril à Rennes dans le cadre du festival Sirennes. J’annoncerai les dates suivantes au fur et à mesure (il y a déjà des choses prévues en mai et juin).
Si vous achetez le roman, que vous le lisez et qu’il vous plaît, n’hésitez pas à partager commentaires et opinions sur les réseaux, à en parler à vos libraires et amis. C’est sans doute plus efficace pour la vie du livre qu’un auteur qui essaie d’expliquer ce qu’il a cherché à faire. Vous êtes meilleurs que moi. Mais ça, vous le saviez déjà.