• La fin d’une époque

    by  • 13 January 2025 • Non classé • 0 Comments

    Mon ami André-François Ruaud vient d’annoncer la liquidation des Moutons Electriques après vingt années d’existence. Une triste nouvelle pour ceux qui aiment la SF&F française.

    J’ai participé à l’aventure depuis les débuts en rejoignant le comité éditorial de la revue Fiction (où j’ai acquis une expérience qui m’a bien servi plus tard pour Angle Mort) puis j’ai contribué d’autres façons. Par des traductions, notamment.

    Puis André m’a fait assez confiance pour publier des textes —Neurotwistin’ et Allison — qui détonnaient par rapport au reste du catalogue beaucoup plus axé sur la fantasy. Mais sans lui, son soutien et ses sincères encouragements (rares ont été ceux qui ont autant cru en moi depuis le début), je n’en serais sans doute pas là. Oui, je sais, certains vont dire que je ne suis pas allé bien loin, mais croyez-moi, vu d’où je viens et ce que dont je pouvais rêver, mon parcours me paraît parfois sidérant.

    C’est donc une très triste nouvelle puisqu’elle touche des proches (je pense aux associés d’André, Mérédith et Melchior et aux auteurs que cette fin affecte). Mais je ressens aussi une certaine gratitude pour cette maison et ceux qui l’ont animée pendant des années. Je n’y ai plus publié de projet d’envergure depuis longtemps, mais en 2024 encore, André m’a tanné pour que je participe à l’anthologie des 20 ans de la maison, à un moment où je me sentais un peu à sec. J’ai essayé de répondre présent.

    Certains ont déjà sorti les canines et lancent des reproches sur les réseaux. Je ne doute pas qu’ils aient des remarques (justifiées ou non) à adresser aux Moutons à l’heure du bilan, mais il est encore un peu tôt à mes yeux. J’imagine à quel point tout cela doit être difficile.

    Je suis mal placé pour analyser le contexte éditorial ou la gestion de la boîte. Et encore plus pour le faire publiquement. Alors, je m’abstiendrai. Vous lirez sans doute des choses contradictoires ici ou là, avec les caisses de résonances que sont les réseaux sociaux. Il y aura du vrai et du faux, j’imagine.

    Pour ma part, je reste reconnaissant à André et lui souhaite bon vent dans la suite de ses aventures. Les Moutons s’arrêtent et c’est triste. Mais il nous reste de bons souvenirs et, j’imagine, un héritage. On ne fait pas partie comme ça pendant vingt ans du paysage éditorial d’un genre sans laisser une empreinte.

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