• by  • 22 May 2007 • Non classé

    L’autre soir, l’ORTF proposait un film à grand spectacle, un de ces trucs hollywoodiens bouffis du dimanche soir: Troie. Moi, l’Illiade, j’adore. Contrairement à la plupart de mes contemporains, je préfère même à sa suite maritime, l‘Odyssée. C’est dire. Les manipulations des dieux, les bastons ultra-violentes, l’aspect inacessible d’une langue disparue et dont je ne peux qu’imaginer le rythme et la poésie. Tout cela me fascine.
    Du coup, ben Troie, j’ai enregistré. Pour voir.
    Je n’ai regardé péniblement que la première moitié et c’est peu dire que je suis déçu par cette bouse cosmique. Passons sur les acteurs lamentables et mal castés (des bellâtres pour jouer des guerriers méditerrannéens couverts de cicatrices, c’est pas vraiment ça) et sur la mise en scène (pas terrible, mais on a vu pire).
    Ce qui m’embête le plus dans ce film, c’est la position bizarre voulue par les créateurs du truc: on n’est jamais dans une guerre de Troie version Illiade avec des dieux omniprésents et qui manipulent tout le monde (la version que j’aurai aimé voir, la seule, la vraie possible, je vous rappelle qu’à l’époque, les dieux existaient vraiment, ils faisaient réellement partie de la vie quotidienne des héros antiques), mais on n’est pas non plus dans quelque chose de plus réaliste, craspec, empreint d’une sauvagerie antique qui aurait pu, à défaut, fonctionner dans ce cadre.
    Ce n’est pas en appliquant les recettes narratives et l’imagerie du XX° Siècle à ce genre de projet qu’on parviendra à me faire rêver. Rassurez-moi, Troie s’est planté au box-office, hein?

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