• by  • 31 January 2004 • Non classé

    Si l’on m’avait demandé l’année dernière mon album préféré (personne ne l’a fait, mais on fait comme si tout de même), j’aurais sans doute longuement hésité entre Le Combat Ordinaire de Manu Larcenet et le premier tome de Lupus de Frederik Peeters. Autant dire que j’attendais la sortie de deuxième volume avec une grande impatience. Et bien, croyez le ou non, je suis loin d’être déçu.

    On retrouve ici, après les tragiques événements du tome précédent, les protagonistes Lupus et Sanaa alors qu’ils atterrissent sur une étrange planète appelée Nécro, sorte de maison de retraite immense, totalement dévouée aux loisirs. Là, ils font rencontrer un groupe de vieilles personnes qui vivent retirées du monde dans un village d’où est bannie la technologie, mais pas les substances botaniques provoquant des effets hallucinogènes. On pense alors au roman et au film La Plage, remaké version troisième âge…

    Si la bonne science-fiction n’utilise pas seulement son décor pour « faire exotique », on pourrait considérer que Lupus n’est pas de la bonne SF. Évidemment, juger une telle œuvre à l’aune d’un genre serais trop restrictif et on peut sans hésiter qualifier Lupus d’œuvre essentielle tant par sa forme que par son fond, elle utilise à plein les possibilités du 9° art. Peeters laisse le temps à ses personnages de se débattre avec leur monde intérieur en même temps qu’ils découvrent un univers bizarre et, pour le coup, d’un exotisme réjouissant et assez inventif. Son graphisme en noir et blanc gras et charbonneux est sublime et hautement évocateur.

    Nul doute qu’avec des œuvres d’une telle force, Frederik Peeters est un futur très grand de la bande dessinée mondial. J’en suis convaincu..

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