Les Seigneurs de Salem

Je ne suis pas un super fan des films de Rob Zombie (sans même parler de sa musique). J’ai bien aimé La Maison des 1000 morts et Devil’s reject et j’ai regardé d’un œil distrait ses deux Halloween. Les premiers étaient des hommages aux films gores seventies devenus désormais des classiques et les deux remakes n’apportaient pas grand-chose au chef d’oeuvre original. Tout juste percevait-on que l’ami Rob aimait bien filmer sa femme et avait peut-être un problème avec sa mère.
Lords of Salem m’intriguait. D’un côté, certains me disait que c’était plutôt bien et de l’autre, on me décrivait une grosse merde.
J’ai trouvé ça assez formidable. Du vrai cinéma. Dans le sens où je l’entends: des images et du son qui marquent la rétine, qui frappent, de beaux cadres, du travail sur la lumière, les ombres, les déplacements, le silence, de la chair, de la symbolique. Des scènes dégueulasses aussi, mais surtout la tentative d’un cinéaste de procurer au spectateur des émotions par le simple biais de l’image et du son. Sans les artifices d’une histoire ou de la parole.
Parce que narrativement, ça reste basique. Des personnages caricaturaux, des dialogues assez pourris (mais l’essentiel n’est pas là) et une intrigue qui peut-être vue sous deux angles: la crise psychotique d’une nana à problèmes ou une histoire de sorcières centenaires qui cherchent à mettre au monde le fils de satan (ouais, hein?).
Le plus problématique reste sans doute, que dans les deux cas (psychose ou sorcières), la vision de la femme que donne Robert Zombie est assez horrible. Dans le film, elles sont toutes hystériques, démentes, malades et/ou complètement folles (pour ne pas dire démoniaque). Il y en a bien une, entraperçue, qui pourrait donner le change, mais non, on n’y croit pas.
Et j’imagine déjà les féministes de tous les pays planter des aiguilles dans une poupée vaudou représentant la bite de Zombie.
Et je ne peux pas leur donner tort.
Revoir les deux Halloween sous cet angle pourrait s’avérer intéressant…