Prisoners

Prisoners est le meilleur thriller que j’ai vu récemment. Avec des éléments classiques, voire clichés, il parvient à créer un suspense et un mystère qui fonctionne. Et croyez-moi, embarquer un vieux blasé comme moi n’est pas une mince affaire. Le scénario, malgré sa réputation flatteuse, a mis du temps à entrer en production, mais le résultat assez époustouflant. Les acteurs, le cadre, l’ambiance, tout participe à l’angoisse qui étreint tout le film. Là où je craignais un truc larmoyant et facile, j’ai eu droit à des trajectoires de personnages bien plus complexes que dans bon nombre de films de ce genre. Seul le flic, monolithique et sans affect (ou très peu), reste une ancre solide. Tous ceux qui l’entourent sont des victimes qui partent à la dérive.
Je me garderai bien de commenter l’aspect moral du film tant il me semble que là n’est pas le propos. Mais en y réfléchissant, il y a tout de même quelque chose d’un peu malsain dans ce côté “les victimes restent les victimes et ceux qui s’en sortent sont ceux qui entreprennent au risque de piétiner les autres”. Plus qu’un côté américain, un côté “dans l’air du temps” qui commence à être un peu trop présent à tous les niveaux de la société.
Mais je ne vais pas me lancer dans une diatribe aujourd’hui. Je vais me contenter de poser mes chaussures au pied du sapin et de préparer des crêpes pour clore en beauté une raclette.
Et essayer de m’ôter cette foutue chanson de Raiponce de la tête. Ceci devrait le faire (RIP Yusef Lateef).