Californie : jour 8
by Laurent • 20 July 2016 • Californie • 0 Comments
Big Sur!
Peut-être pas la journée que j’ai préféré du séjour (la folle épopée Golden Gate/Marin County/Moutain View/Oakland/San Jose reste indépassable en terme de rencontre et de dinguerie), mais l’endroit qui m’a le plus marqué sans doute. Big Sur, un lieu mythique sans véritable centre, le long de la côte. Un paysage sauvage, la terre où ceux qui veulent foncer vers l’ouest finissent par atterrir (Henry Miller, Hunter Thompson etc). Un non-domaine avec des baraques perchées par-ci par là, des paysages de toute beauté, le bout du monde des pionniers.
Après le départ de Carmel, nous nous arrêtons au parc de Point Lobos Station. Ca commence bien avec des sentiers à flanc de falaise et déjà cette rencontre entre le liquide et la terre, la roche et l’océan. Quelques animaux aussi.
Puis c’est le Pfeiffer State Park. Nous aurions bien dormi ici, à l’arrache au bord du ruisseau (il y a des emplacements de camping hallucinants), mais il aurait fallu réserver bien avant (à savoir pour la prochaine fois). L’endroit est enchanteur. Calme, paisible. La nature telle qu’on la rêve.
Au milieu de la balade, je sens une forte douleur au niveau de mon talon d’achille. Je repense à mon pote Toto (que nous avions manqué de rebaptiser Achille) et je fais une petite pause. Nous avons vraiment beaucoup marché, ces derniers jours, et mon corps me demande de me calmer un peu. J’aurais encore un peu mal pendant deux jours puis ça passera. Un truc qui aurait pu nous gâcher le séjour.
Edward nous avait prévenu qu’il n’y avait pas beaucoup d’endroits où se ravitailler à Big Sur. Nous avons prévu et acheté de quoi manger dans un supermarché à la sortie de Carmel. Une espèce de sandwich à faire soi-même avec de la charcuterie, des crackers et un bout de fromage sans goût pour ma part. Et des chips. Pas vraiment le meilleur repas du séjour, mais nous le prenons sur une petite plage, la Pfeiffer Beach, située au bout d’un sentier de terre de quelques kilomètres.
Ici aussi, c’est beau. On prend un peu le soleil. Ma brune marche, je me repose. Dommage que nous n’ayons pas le temps et une journée de dingue avec plein de bornes à faire et de choses à voir, parce que j’aurais bien fait une sieste, là.
C’est le moment de préciser que si nous n’avons pas réservé de motels pour la partie road trip du séjour (nous avons prévu un hôtel à SF et un appart Airbnb à LA), j’ai été obligé de prendre une chambre à l’avance pour la nuit qui vient. Nous sommes samedi et la côte est prise d’assaut par tous les citadins. Les prix doublent et il reste beaucoup moins, voire pas de places disponibles. Ce soir nous dormirons donc à Morro Beach dans ce qui sera le motel le plus cher, mais aussi le plus pourri du séjour. Bon, pourri, j’exagère un peu. C’est correct et propre, mais ça reste vieillot et moins bien équipé que tous les autres motels bien moins onéreux dans lesquels nous dormirons (mais en semaine). Pour deux fois moins cher, nous aurons, par exemple, une chambre bien meilleure avec location de vélo comprise dans la ville huppée de Santa Barbara.
Donc, pas de sieste. Il faut repartir. Je veux voir tout ce qu’il y a à voir.
Le prochain arrêt: Nepenthe. Un restaurant avec une vue à couper le souffle. Si j’avais su que l’endroit ne serait pas complètement bondé, nous aurions mangé là. Mais je me disais qu’un samedi à midi, avec un tel temps…
Bref, nous hantons tout de même la terrasse et la boutique adjacente (baba land, l’institut Esalen n’est pas loin).
Tout de même, je me serais bien assis là une heure pour manger un burger (même dégueulasse).
Un peu plus bas, à quelques centaines de mètres sur la même route, c’est enfin la Henry Miller Library. Une maison qui appartenait à un ami de Miller et qui a été transformée en un petit lieu de souvenir/musée qui fait librairie et café (quand la machine n’est pas en panne comme aujourd’hui). Paradisiaque. Un jour, Black Francis y est venu faire un concert solo.
Là, c’est pas une sieste que j’ai envie de faire, mais j’aimerais pouvoir m’asseoir et lire au soleil en écoutant un peu de musique folk (putain, de la musique folk, mais je deviens dingue!).
C’est déjà le milieu de l’après-midi. Nous faisons une dernière halte au Julia Pfeiffer State Park (oui, je sais, tout s’appelle Julia Pfeiffer ici, mais lisez donc son histoire, c’est passionnant). C’est ici que se trouve la McWay Falls, la seule cascade des US qui se jette directement dans la mer. C’est ultra beau. Il y a les ruines d’une maison, celle de Lathrop Brown, détruite pour de sombres raisons juridiques et qui devait être magnifique.
J’essaie d’économiser mon talon, mais je marche tout de même. Lentement. Jusqu’ici tout va bien.
Inutile de préciser que le paysage est enchanteur. Nous prenons un tas de photos.
Y’en a un peu plus, je laisse ?
Puis retour sur la route. Longue. Et sinueuse. J’ai les yeux qui piquent, mais je conduis ma fidèle Ford. Le Hearst Castle défile sur notre gauche. Nous n’avons pas vraiment prévu de nous y arrêter, et dans l’état où nous sommes, ce serait du gâchis.
Morro Bay, enfin. Avec son gros rocher dans la mer. Le Breakers Motel et son sosie de Flea pour nous accueillir. Repos. Puis petite balade le long de la mer. Je me refais une nouvelle amie.
La ville est une station balnéaire de prolo, nous apprend un guide. En effet, on ne sent pas la même atmosphère qu’à Carmel. C’est beaucoup moins riche, mais tout aussi tranquille. Plus de trucks, moins de BMW. Nous prenons un des meilleurs dîners du séjour dans un boui-boui recommandé par la sagesse populaire d’internet (Yelp, quoi), le Brickhouse Barbecue. Délicieux. De la viande super bonne (pulled porks, ribs) avec des pains de maïs, du pain à l’ail pour un prix dérisoire. Ils ont même de la 805 (je m’apercevrais plus tard qu’on en trouve dans presque tous les restos). J’imagine très bien comment on peut devenir gros, dans un tel contexte. Et accessoirement, j’aimerais trouver du pulled pork aussi bon en France (digne de celui qu’avaient apporté les gars de Kansas City à la convention de SF à Londres).
Demain, nous partons pour LA. Dodo.