by Laurent • 20 March 2013 • Non classé
Brian Vaughan et Marcos Martin sortent une nouvelle bédé, The Private Eye, qu’ils vendent eux-même en laissant aux internautes choisir le montant qu’ils veulent donner. Une initiative tellement logique (Radiohead l’a fait il y a déjà longtemps) qu’on se demande pourquoi elle n’a pas déjà été lancée par d’autres (c’est peut-être le cas, mais sans doute pas par des gens aussi connus que Vaughan). Le format est adapté aux écrans et le modèle pensé en fonction de la seule publication numérique.
Visiblement, ça marche très bien. Et aucun éditeur n’avait encore pensé à se lancer dans ce genre d’initiative qui, commercialement parlant, me semble pourtant, d’une simplicité et d’une logique absolue. C’est dans l’ordre des choses, dirons-nous.
Pour ceux qui l’ignorent, rappelons que Vaughan est le scénariste de Y, The last man, qu’il a bossé sur la série Lost et qu’il publie actuellement une nouvelle série, Saga, qui vient de sortir chez Urban (traduite par bibi).
Alors évidemment, il plus facile pour lancer ce genre d’initiative quand on s’appelle Vaughan que Queyssi. Mais quand on voit le succès du kickstarter lancé par Fred Boot pour son projet d’histoires courtes nostalgiques, on se dit que ça peut marcher aussi à plusieurs niveaux. (Au passage, jetez un oeil sur les extraits, ça risque de vous donner envie.) Sans porter de jugement de valeur, Fred est moins connu que Vaughan, mais il a appâté suffisamment de lecteurs potentiels pour faire un carton sur son projet. J’attends d’ailleurs mon exemplaire avec impatience.
Tout cela ouvre des possibilités: financer le projet dont aucun éditeur ne veut, mais qui pourrait intéresser suffisamment de lecteurs pour s’auto-financer avec des contreparties – en parallèle avec des projets plus grand public chez des éditeurs ?
La traduction de ce roman de SF génial trop méconnu ? La bédé en noir et blanc sur le rock ? Le roman sur la musique qu’aucun éditeur ne juge vendable, mais que tout ses lecteurs trouvent bon ?
L’équation reste tout de même compliquée. Comment batir un public assez nombreux pour parvenir à financer le projet ? Qu’offrir en contrepartie ? (ça, c’est plus facile lorsqu’on est dessinateur, mais pas impossible non plus).
Des possibilités, donc. Mais aussi des risques. Une relation à nouer avec ses lecteurs. Un travail en amont sur le projet pour cerner son potentiel. Un nouveau modèle ponctuel.
Des perspectives.