by Laurent • 15 April 2009 • Non classé
Mes ballades du moment vont du western spaghetti au blues du delta (tiens, une idée me vient à l’instant, pourquoi ne pas faire un western qui se passe dans le Mississippi avec des bluesmen?).
En mélangeant la biographie de tous les personnages que Meteor Slim croise au cours de sa vie d’errance musicale, Duchazeau parvient à créer, notamment grâce à ses décors au trait gras, une évocation fantomatique d’une époque et d’un lieu qui étaient sans doute fort différents de la façon dont nous, européens du 21ème Siècle, la rêvons.
Outre l’aspect immersif, la documentation sans faille et l’amour palpable de l’auteur pour son sujet, l’album pêche notamment dans sa narration. Les longs passages musicaux ne fonctionnent en bédé que si le lecteur connaît les véritables chansons. L’effet est alors agréable, mais le coup est risqué.
D’autre part, le côté compilation de rencontres semble se faire au détriment de la biographie du personnage imaginaire qui donne son nom au titre. Quelques scènes sentent l’herbe sèche et la chaleur des studios d’enregistrement fait transpirer, mais sur la longueur la grosse faiblesse rythmique (la longueur est aussi sa qualité, mais la vie de Slim semble être traitée par-dessus la jambe) de l’album fait manquer la cible à ce pavé qui promettait bien plus que ce qu’il n’est.
La grande fiction sur le blues du delta n’est pas encore là.
Poursuivant ma quête, je m’attaque bientôt à Crossroads, un vieux Walter Hill où le jeune de Karaté Kid part à la recherche d’un enregistrement mythique de Robert Johnson. Même pas peur…