• by  • 5 November 2002 • Non classé

    Samedi:

    Ugo me réveille vers 9 heures en filmant ma sale trogne au réveil. Un futur collector.

    On se prépare tranquilles puis nous partons pour la Cité des Congrés où je veux voir la conférence de David Brin. Le mec est intéressant, mais il parle dans un franglais peu compréhensibles à coup de “absolument nécessaire” et “charactère principal”. En gros, il parle en français, mais si tu ne parles pas américain, tu ne comprends rien. Il raconte des trucs intéressants sur les lobes pré-frontaux et sur l’avenir de la planète.

    Ensuite, nous retrouvons Philippe et Gilles et je prends le ticket d’Olga (la pauvre est malade) et vais manger à sa place en haut, avec le gratin. On se retrouve sur une grande table ronde et on me présente encore des gens, et comme par hasard, des écrivains. Je fais ainsi la connaissance de Jacques Barbéri et de Hervé Jubert. La bouffe n’est pas géniale (surtout pour le prix), mais le pinard se laisse descendre. Je parle un peu à Jubert et je constate que Barbéri ressemble beaucoup moins à un tueur que sa photo dans le dernier Bifrost pouvait le laisser supposer.

    On se retrouve ensuite en bas, où le ballet incessant des bières qui pénètrent dans mon corps ne va cesser…

    J’étais motivé pour aller voir deux films et finalement, je vais rester au bar tout l’après-midi.

    Thomas Bauduret vient me voir. Nous avons un projet de roman en commun, duquel nous devons discuter. Pourtant, nous commencons à parler musique et restons trés longuement sur le sujet. Le gars est passioné et extrèmement gentil. Sa voix est aux antipodes de son physique et donne à son être une étrangeté salutaire. Quelqu’un de trés chaleureux, quoi. Travailler avec lui risque d’être agréable et fendard…

    [A partir de maintenant, l’ordre des événements est susceptible d’avoir été modifié par un souvenir travaillé par un taux important d’alcoolémie]

    L’heure de l’apéro approche et je commence à être déjà bien imbibé. Je parle avec une autochtone puis rejoint Catherine sur une banquette. J’entame une discussion avec Sébastien (qui s’est mis en costard pour la remise des prix “Je représente Gallimard”, me dit-il), discussion que l’on ne finira jamais, d’ailleurs.

    A 18 heures je vais dans le grand hall assister à la remise des prix.

    Je retrouve Ugo en grande discussion avec Jean-Claude Dunyach. On parle du festival, de son organisation (je lui rentre un peu dans le lard, me dira Ugo après coup) et du monde de l’édition. Celui qui se veut le chef de file (mais de laquelle demanderait Valery) se réjouit que la plupart des gens du milieu s’embrassent. C’est pas comme dans le polar, dit-il.

    Ils sont peut-être moins hypocrites, je pense. Et puis, personne de ma connaissance n’a fait la bise à Nicot.

    Pierre-Paul doit recevoir un prix pour sa trado de L’IA et son double. Lorsqu’il monte sur scène, je hurle “A POIL”, ce qui fait se retourner pas mal des rangés devant moi.

    J’assume.

    On me présente Richard Comballot, encore un barbu sympa, qui a un projet qui m’intéresse fort. On s’échange nos coordonnées.

    Puis je me retrouve à parler avec Alain Jardy, qui semble déjà savoir qui je suis (je soupçonne certains de lui avoir déjà parlé de moi).

    L’instant d’après je suis sur un canap’ avec Ugo, Philippe, Dunyach et Jardy puis une seconde plus tard dans un ascenseur où je traite Dunyach d’enfoiré, je ne sais plus pour quel motif.

    En haut, il y a un cocktail et le champagne coule à flot. Je papote avec Sylvie Denis puis Roland Wagner me conseille de lire un bouquin de Jack London dont j’ai oublié le titre. Ensuite échange de points de vue divergents avec Jean-Pierre Dionnet à propos de sa dernière critique dans Métal Hurlant. Le gars est bien sympathique. Malheureusement il doit remettre un prix et ne peux venir manger avec nous.

    Je pars donc avec Ugo, Philippe, Catherine, Gilles, Pierre-Paul, Sébastien, Olga, Boris, Denis, Comballot, Wagner, Noé Gaillard, Francis Berthelot et Barbéri dans une pizzeria tout proche. On rigole bien et on continue à boire. Encore et encore.

    Après le repas, retour à la Cité des Congrés: il y a un autre cocktail!

    Barbéri mange encore (il semble avoir plusieurs estomacs) et on perd quelques membres de la bande.

    Le dernier verre sera pris en ville, dans un pub enfumé où un type qui ressemble à un personnage de Sandman (celui qui a des lunettes de soleil et les yeux en forme de bouche remplie de dents acérés) essaye de me la faire sur l’oeuvre de Proust. Je mouche le gars (ce qui fait bien rire Ugo) puis on rentre comme on peut.

    On croise Delany et Aldiss qui rentrent en même temps que nous. Les vieux ont la santé.

    Non, ils boivent moins que nous.

    Dimanche matin, j’ai promis à Francis Valéry d’aller à sa conférence. Je suis trop dans le coltard pour me lever. Fait chier, car j’ai pas pu dire au revoir à plein de monde. Désolé.

    C’est donc encore à moitié déchiré que je repars vers Bordeaux.

    En fin d’après-midi, Ugo finira par craquer et commencera à chanter du funk dans ma bagnole. Trois jours avec moi avant que le bougre ne se lache. Il devrait venir plus souvent.

    About