• by  • 2 April 2004 • Non classé

    Envie de résonnances!!!

    Quand j’étais ado, un de nos passe-temps préférés, était de faire des listes. Bien avant que Haute Fidélité ne soit écrit, nous décrétions déjà que tel titre est un meilleur single que tel autre et nous faisions même la moyenne de nos résulats pour arriver à une artificielle et synthétique moyenne qui représenterait nos gouts en commun. Momo, en particulier, adorait cela et était toujours le premier à lancer la chose.

    Evidemment, on n’est pas ce qu’on aime, mais on parle souvent bien de ce que l’on adore, si on le fait sincèrement et avec passion.

    J’ai envie d’un retour autre que celui des maigres commentaires qui ne permettent guère de s’épancher. J’ai envie que, vous qui me lisez, participez à ce blog me parlant de ce que vous aimez et pourquoi vous l’aimez. Choisissez quelque chose qui vous passionne et parlez-en, dites moi pourquoi c’est génial. N’essayez pas de faire partager votre passion, non, expliquez plutôt pourquoi cela vous touche à vous en particulier et quel effet cela fait sur vous. Que je vous connaisse ou non, n’hésitez pas à m’envoyer vos textes, bien ou mal écrits, on s’en tape, ici. J’ai bien des idées sur ce dont les lecteurs de ce blog que je connais pourraient parler, mais j’attends d’être surpris. Pas la peine d’y passer trois heures, soyez clairs et honnêtes et ça risque d’être super intéressant, mais j’ai besoin de vous, là…

    Pour montrer l’exemple, je commence et je fais pas dans l’original (désolé):

    Pourquoi j’aime les Pixies

    C’est un week-end que j’ai découvert les Pixies, en écoutant Doolitle. À l’époque, j’écoutais encore des vynils et des cassettes, je n’avais même pas de lecteur CD. C’était en 91, j’étais en seconde. C’est David, le guitariste du groupe dans lequel je jouais alors, bien plus âgé que moi (il devait avoir 19 ou 20 ans) qui m’a prêté la cassette. J’entendais parler de ce groupe, mais je ne connaissais pas. Trouver de bons disques dans mon bled, relevait du chemin de croix. Je me souviens même du bouquin que je lisais alors, lorsque j’ai écouté pour la première fois cet album. C’était Bleu comme l’enfer de Djian : je l’ai jamais fini ce livre… et j’en ai toujours pas fini avec ce disque non plus.

    J’ai écouté une ou deux fois le samedi, et je me souviens très bien du dimanche. Nous sommes parti manger, avec mes parents, chez une tante dans une maison au milieu de la forêt des Landes. Pendant tout le trajet, j’ai écouté la cassette, j’y ai pensé pendant que l’on bouffait (j’avais qu’une hâte, aller dans la voiture pour remettre mon casque de walkman) : l’album me hantait. Je n’avais jamais entendu ça. C’était très sombre parfois, mais aussi très pop par moment, sans que je m’en rende bien compte alors, c’était la musique qui convenait parfaitement à l’idée inconsciente que je me faisais du rock n’roll et qui allait devenir la bande son de ma vie. La basse et la batterie bien carrées, tendues et toujours sur le fil du rasoir, éclatés parfois par le scalpel de la guitare lead et par les cris du gros Francis. Et les paroles, mon dieu, les paroles: “There’s a cave in the buried west”, ça m’évoque tellement de choses. Et “Wave of mutilation” comment on peut visualiser ça?

    Sur le coup, je n’avais même jamais vu la tête de ces gars qui faisaient une musique si fascinante… Ils sont devenus encore plus fascinants lorsque je me suis aperçu que ce n’étaient pas des pseudos rock-stars prenant des poses, mais des types normaux, pas spécialement beaux et même plutôt chauves et gros. De vrai gens qui jouaient de la vrai musique.

    Ensuite, je suis devenu un peu maniaque et j’ai essayé de tout trouver. Je n’y suis jamais parvenu, bien évidemment, mais cette quête continue de m’amuser. Je suis en train d’écouter les démos de Doolittle, récupérées y’a pas une semaine et je suis toujours autant fasciné : fasciné comme la première fois que je me suis aperçu de la beauté des violons sur Monkey gone to heaven, fasciné par le contraste sauvage de Dead, par la douceur de Hey, par l’inventivité et l’audace de ces quatre personnes qui ont changé mon monde et ma façon de voir celui des autres.

    Même lorsque Trompe le monde est sorti, je n’avais toujours pas de lecteurs CD et c’est donc sur le vieux double cassette noir posé sur mon bureau que j’ai écouté et réécouté toute la discographie des Pixies. Et puis, j’étais un peu amoureux de Kim Deal aussi…

    Finalement, je me rends compte qu’il n’y a aucune nostalgie dans ma fascination, que même le plaisir de la découverte envolé, le groupe me transporte toujours…

    La la love you…

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