• by  • 9 April 2004 • Non classé

    Que de choses, ce matin: d’abord un coup de fil pour me donner encore un autre article à faire: positif, ça. Puis un gros colis dans la boîte aux lettres avec le premier tome de la saga de fantasy de Martin (puisque j’ai décidé d’essayer), le premier TPB de The losers et le DVD de Weezer.

    Ensuite, suis allé voir Ong-Bak: dérouillées et bonnes torgnoles dans la face: pas d’histoire (enfin si, mais elle est tellement con), mais de la baston jamais vue, les réactions de la salle en devenaient marrantes: les mecs portaient souvent les mains à la tête puis rigolaient ensuite, d’un rire qui signifie plus “Oh putain” que “j’suis mort de rire”. Par contre, le charcutage du distributeur Luc Besson vaut autant que ses propres films: le rap à la Snoop Dog sur la poursuite est ridicule…

    Hier soir, c’était Kiki sur grand écran et c’était que du bonheur. Ensuite, pour rester dans le ton, dîner au resto japonais proche du cinoche. Le serveur m’a rappelé, par son accent, mon pote Takayoki, le japonais plus français que moi.

    C’était un pote de la fac qui bossait sur Breton et le premier jour de l’année, c’était le seul gars plus perdu que moi alors il m’a demandé des trucs. En fait, il était tellement fasciné par la France qu’il s’était forgé un personnage de français, inconsciemment, qui n’existe plus. Il fumait des gitanes, écoutait Brigitte Fontaine et était toujours tiré à quatre épingle. Il conduisait une vieille Citroën Visa et était toujours trés calme, nonchalant.

    Il ne riait jamais autant que lorsque je faisais le lourd et il se délectait de mon personnage grotesque, lui qui était tout en retenue. Il a failli mourir de rire lorsque je lui ai montré que j’arrivais à écrire mon nom contre un mur en pissant. Lorsque j’avais vraiment envie, j’arrivais même à faire des phrases et cela lui paraissait tellement incongru qu’il n’en pouvait plus.

    Un matin, je suis allé chez lui pour qu’il m’amène à la fac et il s’était pas levé. Il m’a ouvert la porte en pyjama et même là, il était plus classe et mieux habillé que moi. Un autre matin, on a passé 20 minutes à chercher sa voiture: il se souvenait plus où elle était garée (en fait elle était à la fourrière).

    Un jour qu’on mangeait chez mes parent, il a répondu “Oh non”, d’un air outré à ma mère qui lui demandait s’il aimait le pain avec son accent lot-et-garonnais. Il avait compris Le Pen…

    C’était comme un gars d’un autre tant, qui aurait du vivre à St-Germain des près dans les années 50…

    Bref, il est reparti et on a pas eu de nouvelles. J’aimerais bien le revoir, qu’il me tape sur l’épaule un jour dans la rue et qu’on boive encore des bières en parlant de chez lui et de chez moi.

    Mon pote Takayoki…

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