• by  • 2 May 2004 • Non classé

    Résonnance 4!!! by Jim Dedieu

    Pourquoi j’aime Dean Martin.

    Tellement peu de choses à dire que ça risque de prendre de la place.

    Les gens qui imaginent et les gens qui écrivent ont souvent des thèmes de prédilection. Pas forcément par choix, pas forcément par goût. Dans la soupe de la création, il y aussi des virus.

    Un jour, j’ai fait le point sur toutes les choses que j’ai écrites ou que j’ai eu envie d’écrire depuis que je suis travaillé par la popculture et le storytelling. Des textes, des notes. Et j’ai découvert quelque chose que je ne soupçonnais pas. J’ai mes obsessions inconscientes. Enfin, elles l’étaient jusque là. Maintenant, j’assume, merci.

    Ce que j’ai découvert, c’est que deux trios revenaient régulièrement dans mon imaginaire. Le premier, c’est une Beat Generation idéalisée (Burroughs, Kerouac, Ginsberg). Le second, c’est le Ratpack.

    Le Ratpack assiégé par des zombies dans un casino de Las Vegas. Le Ratpack en agents secrets mondains psychédéliques. Le Ratpack en pulp-heroes, costard-cravate, jetpack au dos et raygun au poing.

    Mais ne rentrons pas dans les détails.

    Parlons de Dino plutôt.

    Parce qu’on pourrait débattre du charisme de Sinatra, de sa mégalomanie et de son côté ‘’camé du contrôle’’. On pourrait faire une étude très intéressante de l’aspect ‘’faire-valoir ‘’ de Sammy Davies Jr, la star attachante, multi-talentueuse, facile à vivre et facile à vanner. Mais il y a une chose qui ne se discute pas avec Dino : Dino est cool.

    Il y a les gimmicks nonchalants d’entrée en scène. On finit son verre, on secoue la tête en titubant : « Qu’est-ce que vous faites dans ma chambre ? », « Depuis combien de temps je suis sur cette scène ? ».

    Il y a une voix surnaturelle, un charisme mystérieux, un alcoolisme mondain de ceux qui rendent immédiatement sympathique.

    Drôle, secret, bon vivant, désinvolte, totalement classieux : on a envie d’être l’ami de Dino. Ou sa maîtresse. Et il a toujours l’air d’accord.

    On se fout de savoir qui est Dean Martin. Ce qu’il fait le matin, à quinze heures, au saut du lit, ne participe pas de son personnage.

    On parle d’un gars qui a survécu à une collaboration avec Jerry Lewis. On parle d’un gars qui vole la vedette à John Wayne dans Rio Bravo. On parle d’un working-class hero à la voix de velours avec une coupe de champagne greffée à la main droite. D’un fils d’immigré devenu roi du monde. On parle de subversion dans un costume à dix-mille dollars. De magie. De classe.

    Il y a des choses qui ne s’analysent pas Au cul les exégèses :

    Dean n’est pas cool. Dean EST le cool.

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    Jim Dedieu

    http://popculturetrauma.blogspot.com/

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