• by  • 3 January 2005 • Non classé

    De 1994 à 2000, Alex Robinson a dessiné une histoire, d’abord dans de petites brochures photocopiées puis chez un éditeur, pour aboutir à l’album traduit aujourd’hui chez Rackham et intitulé De Mal en Pis. Six cent pages bien tassés, donc, en noir et blanc qui comptent les tranches de vie de quelques personnages: Sherman, aspirant écrivain qui travaille dans une librairie, Ed, dessinateur de bédé qui travaille comme assistant chez un vieux cartoonist du Golden Age et leurs amis ou autres colocs. On suit leur quotidien sur quelques mois et on se prends d’emblée au jeu de l’auteur qui s’amuse avec le dérisoire tout autant qu’avec le destin de ces personnages. Encré fortement dans un univers de références culturelles américaines, l’album fonctionne tout de même sans la connaissance de tous ces petits renvois au Golden Age des comics ou à la télévision. On regrettera néanmoins que les notes de la traductrices explicitant ces références ne tombent pas toujours juste.

    Le dessin noir et blanc semble faire “amateur”, un peu fanzine et on ne le voit pas évoluer au fil de l’ouvrage. L’auteur a sans doute privilégié le récit et la vitesse d’exécution à la beauté du trait. On ne s’en plaindra pas car le résultat est un album passionnant de bout en bout, bourré de vie et de personnages crédibles et intéressants, un pavé qui en remontre à Blankets et qui mériterait sans doute plus un prix que l’album très surfait de Thompson. D’ailleurs, il est nommé à Angoulême: croisons les doigts.

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