• by  • 12 July 2005 • Non classé

    Agréablement surpris par Collatéral. On ne peut pas dire que je suis fan de Michael Mann (mon préféré reste Manhunter (Le Sixième sens, en français), l’adaptation de Dragon Rouge de Thomas Harris) et pourtant celui-ci m’a beaucoup plus. Un tel scénar aurait pu se transformer, dans les mains d’un tâcheron, en un produit raté, un truc vite vu, vite oublié, mais le parti-pris du réalisateur amène un gros plus au film. D’abord, le rendu du DV est, pour une fois, cohérent avec l’intrigue et surtout, surtout, avec le décor. Los Angeles n’a jamais été filmée comme cela, de nuit. D’habitude les cinéastes ne s’intéressent pas au « centre-ville » de cette cité des anges, réputée justement pour ne pas en avoir, de centre-ville. Et pourtant, la ville devient ici un perso à part entière et une vision originale de L.A. telle que celle-ci, on n’en avait pas vu depuis To Live and Die in L.A, de l’ami Friedkin. Et le métro de la ville, on ne le voit jamais non, plus. Bonne idée ici, de l’utiliser.
    Mais c’est véritablement l’image et son traitement qui restent le tour de force du film. La nuit est vraiment une nuit dans une grande cité, avec ses lumières et ses coins et son ciel constamment crépusculaire. À l’image des personnages, en quelque sorte, prêts à basculer d’un côté ou de l’autre.
    Le film ne joue pas trop sur l’esbrouffe, mais plutôt sur le suspense et sur les personnages. Quelques clichés viennent entacher un film qui aurait pu encore plus décoller avec un peu plus de finesse, mais on est au-delà du simple divertissement. Un film dont les images vont sans doute rester dans mon crâne longtemps…

    Pour les fans de Los Angeles, la vision de Warren Ellis, dans Desolation Jones, aux antipodes, s’annonce intéressante à suivre.

    About