• by  • 6 March 2007 • Non classé

    Le premier album d’Arcade Fire m’avait scotché, il faut bien l’avouer. Ce maelström abracadabrant, une sorte de Bande à Basile indé, ressortait jusqu’alors, du domaine du jamais entendu. Voix à la pelle, mélodies accrocheuses et surtout, arrangements misant tout sur la dynamique (et rien sur l’harmonie): cet ensemble produisait un effet qui engloutissait l’auditeur peu farouche. C’était nouveau et ça fonctionnait.
    Neon Bible, le second album du groupe, est plus que décevant. Les nouveaux morceaux ne sont pas vraiment nouveaux (Go cars go tourne depuis des lustres) et la production, infiniment supérieure, perd la pêche et le côté branlougatmordmoilneu du disque précédent. Mais le pire, c’est que la grosse faille d’Arcade Fire apparaît au grand jour sur ce disque et qu’elle est béante, infranchissable. Le groupe ne compose pas de grands morceaux. Certes, ils nous surprennnent avec un “hey” bien placé, un pont ravageur ou un rythmique soutenue dans tous les coins par des musiciens soudards tirés du grand orchestre de Kusturica, mais l’essentiel est absent: il manque des chansons. Des putains de chansons avec des mélodies qui tuent (et pas des gimmicks à fredonner) et de la vraie tripaille.
    Je suis sans doute blasé (ça, vous le savez déjà), mais je trouve qu’Arcade Fire a déjà tout dit et que le grand groupe annoncé essaye de nous faire croire à une fausse maturité alors que je n’y vois qu’une continuation des mêmes travers.
    Et puis les MP3 blogs hype qui n’en peuvent plus ajoutent, à mon sens, un peu plus de vacuité à la chose.

    Pour la tripe et l’émotion, je vais m’en tenir à Skip James, merci.

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