• by  • 22 February 2008 • Non classé

    Jakobinarina

    The first crusade

    De son vivant, Bernard Lenoir aurait sans doute pu qualifier Jakobinarina de groupe de « tatapoum » et il n’aurait pas eu tort. Mais depuis l’ère glorieuse où le John Peel français n’avait que cette expression à la bouche (mais si, vous savez bien, celle où tous les groupes venaient de Seattle, ou le prétendaient en tout cas), les choses ont bien changé. Les combos pop-punks de qualité se font rares et les prétendants anglais aux chansons courtes et entraînantes tombent dans les travers de tous les suiveurs des Libertines d’un côté et des Kooks de l’autre.

    Les Jakobinarina, eux, semblent n’avoir que faire de ces groupes phares dont n’arrivent pas à se départir toutes les one-hit wonders qui se succèdent sur la couve du NME. Ces six islandais balancent leur sauce (tempo 140, rarement plus de trois minutes) et parviennent à leur but, avoué ou non, faire bouger la tête de l’auditeur. Certes, la voix rappelle les inflexions d’Eddie Argos des Art Brut et la musique n’est pas d’une originalité folle. Les paroles, comme l’indique le titre de leur premier single (His lyrics are desastrous) jouent sur une colère adolescente mal canalisée et banale. Qu’importe. Lorsqu’on a 17 ans, que l’on vive en Islande à Manhattan ou à Castelnau de Grattecambe, on ressent les mêmes choses. Les Jakobanirina (moyenne d’âge vingt piges) sont énervés, désabusés et plein d’énergie. Comme l’étaient avant eux les Ramones et… inutile de continuer, vous avez compris.

    The First Crusade offre donc quelques pépites pop-punk (His Lyrics are desastrous notamment est réjouissante) au milieu de quelques morceaux plus anecdotiques. L’album file vite et fait transpirer avant de s’évanouir à toute blinde sans laisser beaucoup de souvenirs. Un peu comme tout ce que l’on fait lorsqu’on a dix-sept ans, en quelque sorte…

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