• by  • 9 November 2008 • Non classé

    Quantum of solace tente le difficile pari de mélanger le personnage dur et froid des romans de Fleming et une certaine tradition des films bondiens. Et même si le résultat ne plaira pas sans doute aux nostalgiques de Connery, il est indéniable que le mix fonctionne et que 007 est entré dans le 21ème Siècle.
    Niveau psychologie et alcool, c’est tout bon. Il manque juste les quatre paquets de clopes de par jour et le côté fonctionnaire londonien. Mais puisqu’on est dans l’action à fond, c’est compréhensible. Le dépaysement est là aussi et le goût du luxe de Bond s’affiche enfin. La brute n’aime pas les hôtels miteux.
    L’intrigue ne reprend rien de la nouvelle originale Quantum of Solace, mais pique plutôt une intrigue secondaire à For your eyes only. Quant au quantum du titre, en faire une organisation tentaculaire à la SPECTRE est une excellente idée dans le genre hommage au passé. L’idée de la réunion dans un opéra face à la Tosca est excellente, tout comme ce clin d’oeil à Goldfinger pour le meurtre de la belle Fields (dont on apprend le prénom que dans le générique, rien de sexuel malheureusement…).
    Ce qui manque vraiment à ce film, c’est un intrigue de Fleming, tout simplement. Bond parcourt le monde, mais le côté posé de la seconde moitié de Casino Royale ressort grandi de la comparaison.
    Craig n’est pas le Bond de Fleming, loin de là. Il est plus dur, plus brutal, son côté torturé est plus affiché. Le 007 littéraire ne boit jamais pour oublier. En tout cas, il ne se met pas la tête dans des moments de déprime, comme il le fait dans le film dans l’avion. L’alcool est présent, tout simplement, jamais utilisé comme médicament quelconque. Sans lui, Bond ne fonctionne pas.
    Quantum of Solace est un spectacle moins bluffant que Casino Royale, moins surprenant. Le spectateur est maintenant habitué à ce nouveau 007 et l’intrigue suit son cours sans s’attarder sur lui. Le final, dans l’équivalent 2008 d’une base secrète (en gros, on n’est pas dans les Indestructibles), ne joue pas dans la surenchère. Appréciable.
    Quantum of Solace a vraisemblablement écrémé les spectateurs. Ceux qui, passée la surprise de cette nouvelle incarnation, rejetteront le personnage et ceux qui, comme moi, attendent de pied ferme la suite.

    L’option choisie par les producteurs me plaît.
    Mais l’idée d’un Tarantino de faire un Bond à la Fleming dans les années 60 (avec la cicatrice, please) me botterait à mort. Encore une bonne idée qui restera un rêve.

    Message personnel au Ian Fleming’s trust:
    J’ai une super idée pour un roman dans la continuité de ceux du créateur. J’ai juste besoin d’une petite avance. Vous n’aurez qu’à le faire traduire en rosbeef dans la foulée…

    Ouai, bon, je sais.

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