• by  • 4 June 2009 • Non classé

    Certains auteurs pourraient raconter n’importe quoi, je les lirais tout de même avec plaisir. Si Michon ou Proust avaient raconté leurs courses au Cora, je me ferais une joie de plonger dans le texte. Certains écrivains, à mes yeux, ne valent que pour leur langue, leur labeur, leur style. Sans les opposer tout à fait à d’autres qui me procurent un plaisir plus lié à la narration qu’à l’écriture, je place ces auteurs en haute estime. Sans doute car leur magie m’est inaccessible et que je ne peux que la considérer comme je regarderais un funambule au cirque. Avec stupéfaction et admiration.
    Pierre Jourde, dont je lis en ce moment le Festins Secrets, tente visiblement de monter à l’échelle qui mène aux agrées. Il n’y parvient pas totalement à mes yeux par cette volonté évidente et mal maîtrisée “d’en mettre” qui aboutit fatalement à “en faire trop”. Mais l’aspect narratif et thématique de son roman, le ton et les idées, sont si convaincants que je trouve le bouquin formidable.
    Tout comme est formidable le Pinocchio de Winchluss que j’ai dévoré avec retard. En même temps d’ailleurs qu’un vieux one-shot Vertigo que j’avais déjà lu en son temps (1995) et que j’ai redécouvert avec plaisir. It smells like the nineties. Grave. On sent le Tarantino de l’époque Tueurs nés et cette ambiance de No Future peut-être encore plus prégnante par son côté génération X et fin de l’Histoire que celui des Punks. L’époque où j’ai grandi.

    Les derniers obstacles levés, nous déménageons samedi. Banlieue, Wysteria Lane, tranquillité, tout ça. Les voisins actuels vont échapper à un sort Hostelien qui aurait immanquablement fini par leur tomber sur le coin du nez. Pensons au surpeuplement carcéral.

    Cette nuit, j’ai rêvé que je tabassais, au premier étage d’une usine style entrepot à tissu new-yorkais, des machines et autres jouets déglingués qui m’attaquaient au ralenti. Réveillé, je me suis aperçu que j’avais fait inconsciemment un mash-up entre une attaque de machine et une attaque de zombies. C’était très beau, au ralenti, digne d’un film d’art et d’essai bien éclairé.

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