• by  • 25 June 2010 • Non classé

    Une des choses qui me fascine dans les westerns et les récits mythologiques sur l’Ouest américain est cette proximité historique avec nous, le fait que, contrairement aux récits fondateurs de notre histoire européenne, on puisse toucher du doigt les acteurs des événements les plus mythiques de cette Histoire. Contrairement aux récits sur la Seconde Guerre Mondiale, par exemple, archi-documentés et finissant plus à ressembler à des archives d’actualités tant leur précision est grande, des événements comme le combat à OK Corral (qui n’a d’ailleurs pas eu vraiment lieu à OK Corral) ont vite acquis une stature mythique (à la fois par le manque de sources fiables que par la main-mise rapide de la fiction sur ces faits historiques). Le Vieil Ouest est à la fois très proche, mais par certains côtés aussi éloigné que l’époque des chevaliers en Europe. On peut voir des photos de Wyatt Earp et lire ses récits des événements, mais la fiction (et la mémoire sélective des protagonistes conjugée à l’absence de plusieurs points de vue) a passé dessus une couche de peinture jolie, certes, mais ajoutant du flou.

    La vie de Wyatt Earp et tous les films qu’elle a inspiré (j’ai regardé My darling Clementine hier soir, d’où ce post), le Deadwood réel vs celui de la série, les lettres de Calamity Jane (à mon avis fausses), le Warlock d’Oakley Hall (qu’il faudra bien que je lise un jour). Toute cette tension entre faits et légende me fait osciller entre le désir de voir des oeuvres fidèles et un côté “tant pis pour le matériau de base, seul compte le résultat artistique” qui est sans doute fondateur de nombres d’envies de récits chez des créateurs.
    Quant à savoir si j’en ferai quelque chose un jour. Possible. Prendre une de ces histoires du point de vue du pianiste au fond du saloon, du barman ou de la pute moche qu’on ne voit qu’au second plan pourrait être une approche intéressante.

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