• Oscar Wao

    by  • 13 October 2010 • Non classé

    Je ne sais pas si c’est ainsi que l’on s’aperçoit que l’on vieillit, mais je me rends de plus en plus compte que, culturellement, je suis à la ramasse, largué, complètement dépassé par le flot. Il y a bien eu une époque où je me tenais au courant d’un peu tout ce qui sortait, où j’allais voir toutes les nouveautés qui m’intéressaient au cinoche, où j’arrivais à suivre les sorties de bouquins de genre, où j’écoutais les derniers albums sortis à la recherche du nouveau groupe génial dont tout le monde allait parler bientôt, mais cette période me paraît loin désormais.
    Je suis plutôt dans une phase de lâcher prise par rapport l’accélération ambiante et je me recentre, inconsciemment sans doute, mais indéniablement, sur des choses du passé, des classiques que je n’ai pas encore goûtés, des albums qui étaient passés entre les mailles de mon filet de pêche culturel. J’arrive tout juste à me tenir au courant des comics qui sortent et de l’actualité de la bédé franco-belge, mais en piochant tout de même cent mois de bouquins qu’avant. J’admire et regarde d’un oeil attentif les aventures dans le now de Fabrice ou de Toto, mais je suis incapable de les suivre.
    Tout ça pour dire, qu’une fois n’est pas coutume, je viens de lire un roman assez récent et formidable de Junot Diaz, La Brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao, sorte de quête non-initiatique d’un geek dominicain immigré à New-York, abreuvé de Tolkien et de Dune, écrite dans une langue parsemée d’un castillan évocateur et démarrant par une citation de Galactus, le dévoreur de mondes. Prix Pulitzer 2008, la bête est aussi étrange et duelle que l’est son personnage principal, mais pas moins passionnante. Tout est réuni pour former un grand bouquin, y compris les récits enchâssés en mode saga familiale, comme si l’auteur rejouait une télénovella façon grand roman américain. Impressionnant premier roman.

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