• by  • 6 September 2011 • Non classé

    Or donc, vu Red State, le dernier Kevin Smith, écrit, réalisé, monté et distribué par ses soins. Il en assure même le SAV en faisant ses petits Q&A après chaque projection.
    Légère déception. Je m’attendais à un film d’horreur pure, plus tendu, et me retrouve au final avec un objet bancal, mi-Hostel mi-Waco où Kevin Smith montre à la fois ses talents et ses faiblesses. Talents de dialoguiste, évidemment, dans un système où même les scènes d’action sont parasitées par de la parlotte. La scène ou John Goodman parle au téléphone tandis que sifflent les balles en est un parfait exemple. Étonnamment, le peu de gunfight du film est bien mené et Smith se révèle un excellent monteur. La photo est superbe (ni faussement crasseuse, ni inutilement surexposée) et les acteurs fabuleux.
    Reste que le propos est aussi fin qu’une saillie de Michel Leeb et l’exécution assez maladroite, dans le rythme et l’équilibre même du film. D’excellentes idées (ces trompettes du jugement à la fin sont magnifiques), mais plombées par une manie du réalisateur qui raconte plus qu’il ne montre, qui fait parler plus qu’il ne filme véritablement. La scène de Goodman devant les agents du FBI à la fin en est le summum.
    Mine de rien et malgré les défauts du film, Smith s’est réinventé juste avant d’arrêter de faire du cinéma (il a annoncé que son prochain long, Hit Somebody, sera son dernier). Dommage, j’aurais été curieux de voir la suite…

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