• by  • 27 October 2011 • Non classé

    Tintin, c’est mon héros, voyez. Celui de mon enfance. Pour des raisons bien plus personnelles que vous pouvez l’imaginez.
    Le film de Spielberg, je ne l’attendais pas spécialement. Je ne le craignais pas non plus. Je savais qu’il arrivait. Je m’y intéressais de loin. Il n’allait rien changer aux albums.
    Contrairement à Watchmen, par exemple, où la sottise de l’adaptation m’exaspérait, je ne trouve pas grand-chose à redire au film. C’est un divertissement pour enfant, qui met du temps à démarrer et accélère un peu trop dans sa deuxième moitié. L’esprit est à la fois présent et complètement absent. Une sensation étrange. Certaines scènes ajoutées fonctionnent bien (la cale où Tintin va chercher la clé), d’autres non (le combat de grue de la fin, concession au “toujours plus grandiose” hollywoodien) et les personnages sont bien respectés dans l’ensemble.

    Du côté technique, l’animation est assez merveilleuse et le vertige de certains mouvements de caméra apporte un dynamisme qui éloigne de la bédé. Mais malgré la finesse de rendu et l’hyper-réalisme des tissus, décors et autres poils de nez, il reste un gros défaut, un détail qui m’a quasiment fait sortir du film. C’est ce petit scintillement dans les yeux de Tintin lorsqu’il comprend quelque chose, ce “eureka” qui, dans la bédé, est brossé avec perfection et qui se noie dans les méandres des CGI dans les films. Le Tintin de synthèse a des yeux de poissons morts, sans éclat, sans vie, comme ses poupons enfantins qui ouvrent et ferment les paupières lorsqu’on les penche en arrière.

    Et puis prendre des scénaristes anglais, aussi compétents soient-ils, je ne suis pas sûr que ce fut une bonne idée. L’esprit n’est pas exactement là. La finesse d’un Greg, le gag caché dans le décor ou le jeu de mot enfantin de Hergé ne sont pas là. Il manque sans doute à ces auteurs 30 ans de plongée totale dans l’univers de Tintin que possède n’importe quel francophone européen qui s’intéresse un peu à la bédé.

    Le film n’est pas déplaisant, loin de là, mais il n’apporte rien, ne transcende pas l’oeuvre d’Hergé et est encore plus plat qu’une planche de bande dessinée.

    Vivement la reprise de la bédé par Van Hamme…

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