• by  • 2 November 2012 • Non classé

    Par sens du devoir (après tout, j’ai écrit un livre sur Bond), je suis allé voir Skyfall. Que ceux qui ne l’ont pas vus et comptent le faire arrêtent tout de suite de lire pour ne pas que je leur gâche le plaisir.
    Sans doute le plus beau film de la saga (je le dis avec d’autant plus de certitude que je ne les ai pas tous vus), la photo est vraiment magnifique. Les scènes d’actions sont lisibles, claires, pas forcément très spectaculaires, mais possèdent un vrai enjeu à chaque fois. En aurait-on fini avec plus de dix années de shakycam merdique ?
    Niveau scénario, pour le connaisseur, le film ressemble à un remix d’une poignée d’éléments de la mythologie bondienne. Tout le début est une sorte de remake d’On ne vit que deux fois, avec la fausse mort, la nécro rédigée par M, la nana avec qui il fraye (et qu’il a, normalement, dû mettre enceinte), et même l’île du méchant qui fait penser au château de Blofeld. Puis toute la fin poursuit la remise à neuf du personnage en lui offrant un trauma infantile et un semblant d’origine. Ce n’est pas inintéressant, mais, et attention, là je passe en mode enculeur de mouche bondien, ça brise la théorie déjà bien mise à mal du James Bond comme nom de code que les agents se refilent. Alors qu’en même temps, la présence de l’Aston Martin de Goldfinger (même immatriculation), au-delà du clin d’oeil, aurait permis de donner une base solide à cette possibilité. Il est dommage que ce jeu de clin d’oeil des scénaristes ne reste qu’au stade de l’hommage sans justification scénaristique véritable. On ne peut pas pas tout avoir: cinquante ans de mythologie qu’on rêverait d’exploiter et un personnage tout neuf, moderne qu’on peut réexploiter à loisir. Enfin, on pourrait si on prenait la peine d’expliquer ce qu’il en est véritablement de ce nom “James Bond”.
    J’ai aussi eu l’impression qu’on avait droit à une apparition d’une Modesty Blaise d’un univers alternatif, mais ce n’est peut-être que moi…

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