• by  • 26 March 2013 • Non classé

    Ne pouvant résister à un bon mot, au risque de passer pour un connard, quand La Brigade Chimérique est sortie, j’ai dit à Lehman que sa série était à La Ligue des Gentlemen extraordinaires ce qu’Indochine était à The Cure.
    C’était méchant et drôle, mais surtout faux.
    D’abord parce que l’idée de reprendre des personnages de la littérature, qu’elle soit populaire ou non, Moore l’a piquée à Farmer et Leroux faisait déjà probablement la même chose lorsqu’il mettait Sherlock Holmes dans les pattes de Lupin.
    Ensuite parce que les derniers tomes de la Ligue n’ont pas grand intérêt. Moore et O’Neil s’amusent à blinder leurs planches de références, mais ils sont les seuls à y prendre du plaisir.
    Tandis qu’avec La Brigade, puis Masqué et L’Homme Truqué, Lehman crée un mythologie des super-héros français totalement cohérente et avec un véritable propos.
    Revendiquer et réhabiliter l’héritage de la SF et de la littérature populaire française est un de ses dadas, mais le faire par la fiction plutôt que par l’essai ou la théorie, c’est brillant. Quel bonheur de voir un drapeau français sur la couve du dernier tome de Masqué. Pas à cause d’un patriotisme mal placé, mais parce que la réluctance des auteurs à utiliser en général de tels symboles (alors que les drapeaux anglais sont dans toutes les vitrines de de magasins d’ameublements de merde et les croix gammés sur 35 bédés sorties l’année dernière) part, il me semble, d’un mauvais constat. Ce n’est pas d’un nationalisme excessif que d’utiliser le symbole du pays où l’on vit pour illustrer des histoires. Il est peut-être même temps de se le réapproprier (et l’associer à des super-héros me semble une façon de faire très positive en ce sens) plutôt que de laisser ce genre d’emblème aux mains des décérébrés de la manif pour tous (sauf les pédés!) et du FN.

    Mais je m’égare.
    Tout ça pour dire que le boulot en bédé de Lehman, c’est chouette, et quand il en parle, c’est brillant…
    Finalement, Nicola Sirkis a peut-être plus de barbe que Robert Smith.

    About