• Upstream Color

    by  • 8 May 2013 • Non classé • 0 Comments

    Upstream Color n’est pas aussi compliqué à suivre que les articles lus jusqu’ici le laissaient entendre. On comprend ce qui se passe, ce qui se joue entre les personnages, même si pas mal de détails nous échappent. Le film est donc compréhensible, mais fait-il sens ? De quoi ça parle exactement ? D’amour ? De manipulation ? Des liens entre l’homme et la nature ? David Calvo a parlé, sur twitter il me semble, de “manifeste vegan”. Oui, on peut le voir ainsi. Chacun peut y trouver quelque chose qui va résonner profondément en lui et c’est sans doute à ce niveau que le film est marquant. D’un point de vue plus technique, si la réalisation est assez magistrale, le montage est lui carrément novateur (je ne crois pas avoir déjà vu une façon de raconter une histoire qui se servait ainsi du montage). On en avait déjà eu un aperçu dans Primer, mais ce que je pensais être lié au récit de voyage dans le temps est ici poussé encore plus loin. Et cette façon singulière de sur-découper en mêlant sans cesse différentes temporalités prouve aussi que notre capacité de spectateur a reconstruire des intrigues, à nous laisser raconter des histoires de façon complètement éclatée a sans doute atteint un niveau inégalé dans l’histoire de l’humanité.
    Tout est intrigue, récit et narration autour de nous. Nous en sommes saturés. Et notre cerveau s’adapte en conséquence. Nous arrivons à suivre 50 000 intrigues en parallèles dans Game of Thrones sans jamais nous perdre, même si on ne voit pas un personnage de deux épisodes. On suit des épopées de comic-books sur des dizaines d’années. On regarde alternativement des masses de séries TV et de films, on lit des bouquins, on s’abreuve des histoires des autres. Nous sommes devenus des lecteurs/spectateurs experts. On peut tout voir, tout comprendre, tout appréhender.
    Il serait temps que d’autres artistes tentent des méthodes de narrations différentes, comme Shane Carruth.

    Hier soir, les Breeders jouaient dans le show de Jimmy Fallon. Et je n’y avais jamais pensé, mais Kim Deal qui hurle “Wahou” dans un micro de CD, ça a dû encore plus remuer le couteau dans la plaie du gros Charles qui avait commencé à utiliser le même truc à l’époque de Bossanova.

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