• The Henry Darger show

    by  • 27 May 2013 • Non classé • 0 Comments

    Fini American Gothic, le dernier roman de Xavier Mauméjean.
    Connaissant un poil le bonhomme, ça fait longtemps que j’entends parler de ce livre sans le savoir. Il m’a parlé il y a un bail de son idée d’écrire un livre sans héros et sans narrateur, puis aussi de celle de s’occuper de l’inventeur des blagues carambar et d’autres encore que j’ai retrouvées à la lecture. Le roman est donc tout ça, sans vraiment l’être et on sent que le projet a un peu dévié lorsque Xavier a choisi de traiter de Henry Darger en lui inventant un double de fiction, Daryl Leyland. La trame du roman suit donc la vie de Darger, mais Xavier y ajoute tout un tas de références, souvent décalées, qui posent son roman le cul entre deux chaises: presque une uchronie, mais pas vraiment.
    L’essentiel n’est pas là, ceci dit. American Gothic est un texte sur les histoires, les récits que l’on se raconte (à soi et aux autres), sur leur origine et leur devenir, leur rapport à un peuple, un pays, à l’enfance. C’est un texte de vieux conteur au coin du feu, raconté de façon (post)moderne.
    On est loin, toutefois, du page-turner de folie et connaître un peu les références aide sans doute à apprécier un roman touffu sans être jamais complexe. Connaissance le bonhomme (bis), j’imagine que c’est le genre de texte qu’il pourrait écrire, une fois la documentation rassemblée, dans son sommeil, sous l’eau et avec les mains liées dans le dos. Facilement, quoi. Un roman qui malaxe une fois de plus la matière mauméjeanesque et qui s’intègre parfaitement dans la cohérence globale de l’oeuvre.

    Vu De Rouille et d’os. Impression bizarre d’être face à un manuel pour construire une histoire qui plaira à partir de briques classiques. Du scénariste maçon, quoi (et pas vraiment franc). Deux êtres que tout oppose vont se rapprocher à cause des circonstances de leurs vies et vont finir par affronter la vie ensemble. Le tout enrobé dans une réalisation trop prétentieuse pour son sujet et des scènes qui sont autant de passages obligés dans le genre. Comme une comédie romantique et tous ses poncifs, mais appliqué au cinéma dramatique français.
    Le tout n’est pas franchement mauvais, mais la pilule passe mal, car on se sent à la limite d’un oeuvre cynique. Loin d’être aussi nul que Polisse, De Rouille et d’os est du cinéma calibré, sans surprise, sans passion, sans goût. Du cinéma trop professionnel, qui manque d’âme…

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