• Dinosaures

    by  • 31 May 2013 • Non classé • 0 Comments

    Quand J. est arrivé sur scène, hier soir, un silence stupéfait s’est emparé de la salle. Comme si, pendant un dixième de seconde, personne n’osait applaudir ce type dans la cinquantaine à la démarche nonchalante et qui semblait aussi ravi d’être là que Christine Boutin à son premier mariage gay.
    Mais dès qu’il a passé la sangle de la guitare autour du cou, les choses ont changées. Déversement sonore intense, solos sans fins, mais jamais lassant et voix toujours semblable, cette voix dont on ne sait pas si elle est éraillée ou d’une pureté incroyable.
    Et il y a Lou Barlow, qui joue de la basse comme d’autres jouent de la guitare, et qui remue sa touffe dans tous les sens. Lou Barlow qui, dès qu’il chante, ajoute l’âme de Sebadoh à Dinosaur Jr.
    Quand le groupe s’est tiré après Just like heaven, tout le monde a trouvé ça trop court, évidemment, mais à la sortie aucune déception visible. Le Krakatoa n’était pas vraiment entré en éruption, mais de toute façon, personne n’avait pris sa combinaison d’Haroun Tazieff (et rouler les “r” comme lui devient vite fatiguant). Le public (en majorité mâle et au-dessus de 35 ans) souriait bêtement, de ce sourire pré-acouphène qui est la marque des bons concerts.
    Je n’en avais pas vu un aussi depuis… ben depuis la semaine passée, en réalité. Mac Demarco, lui, c’est un peu le contraire de Mascis. Très jeune, envie mordante de déconner avec le public et de faire la fête. Des reprises hilarantes et improbables dignes d’un concert des Replacements (en tout cas ce que j’ai pu en entendre) et des chansons faussement bancales, mais d’une rectitude pop implacable.
    Le genre qui suffit à mon bonheur.

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