• Les temps sont incertains.

    by  • 11 January 2015 • Non classé • 0 Comments

    Ces derniers jours, je me suis tu.
    Pas parce que j’avais rien à dire. Au contraire, comme beaucoup, j’avais énormément de choses sur le cœur. De l’écœurement, de l’incompréhension, de la douleur. Mais rien de très constructif à exprimer sur Facebook, sur Twitter ou sur ce blog comme si c’était une vérité qui m’avait été révélée et que je devais à tout prix partager.
    Je peux comprendre que certains aient eu besoin d’extérioriser leur angoisse, leur envie de répondre à tout ça. Je ne fonctionne pas comme ça.
    J’ai préféré ne pas ajouter de bruit au bruit.
    Ce bruit qui est vite devenu insupportable. Passés les premiers instants de sidération, comme par exemple le post de Laurent Genefort annonçant la mort de Cabu, exprimant en trois lignes son désarroi et sa complète stupeur, et qui m’a hanté plus que beaucoup d’images, très vite les hommages ridicules (Plantu a dessiné une colombe, bordel de merde, et 50 000 dessinateurs ont eu l’audace de représenter les morts de chez Charlie au paradis) et le bal des hypocrites m’ont fait ressortir mon armure de cynisme.
    Je vous renvoie à cette interview qui me parait un des trucs les plus pertinents de tout ce bordel immonde.

    Il y a quelques jours, Michel Jeury est mort. Voici le texte que j’ai rédigé, maladroitement et encore sous le coup de l’émotion, à la demande de Jérôme Vincent pour actusf.

    Michel Jeury était un de mes auteurs francophone de science-fiction préférés. Un des mes auteurs préférés tout court. Je me sentais proche de lui. Pas par le talent, mais parce que nous avions grandi à quelques kilomètres (et quelques années) de distance et que nous envisagions, il me semble, le genre à peu près de la même façon. Son parcours était ahurissant, son œuvre passionnante. J’aimais ses livres. Puis j’ai découvert l’homme.
    Je ne l’avais rencontré qu’une fois et nous avions échangé quelques mails ensuite. J’aurais du mal à expliquer la fierté, la joie que je ressentais chaque fois que je recevais un courrier de M. Jeury dans mon logiciel de messagerie. Il avait été d’une grande gentillesse avec moi. A l’instar de son œuvre, il ne m’avait pas déçu.
    La littérature française perd un des plus grands auteurs du vingtième siècle.

    J’avais prévu de parler d’un livre et d’un documentaire, en ouvrant cette page sur mon ordinateur. Mais ce sera sans doute pour la prochaine fois. Il sera donc question de jeux d’arcade et de shoegazing, histoire de revenir à l’essentiel.

    Soyez sages. Soyez forts. Soyez bons. Réfléchissez.

    About

    Leave a Reply

    Your email address will not be published. Required fields are marked *