• Le Périphérique

    by  • 27 January 2015 • Non classé • 0 Comments

    Enfin achevé le dernier William Gibson, The Peripheral. Je n’avais pas lu les deux précédents, il me semble, mais les bonnes critiques et l’annonce d’un retour à de la prospective plutôt qu’à un intigue située dans ce présent futuriste qui est le nôtre a piqué ma curiosité.
    Et je n’ai pas été déçu. Je ne tiens pas vraiment à dévoiler l’intrigue. Disons simplement que Gibson reprend une idée sur les voyages dans le temps et les univers parallèles qu’avaient déjà exploitée, un peu différemment, Sterling et Shiner dans leur nouvelle “Mozart en verres miroirs”.
    A partir de là, on suit le quotidien de deux avenirs, emportés tous deux dans la résolution d’un crime sur fond de méga entreprises et de technologie démente (on ne se refait pas).
    Ce qui est rassurant, de prime abord, c’est que Gibson n’a pas perdu la main pour extrapoler un futur qui ne ressemble à aucun autre. Son “jackpot” sorte d’anti-singularité, reste à la fois flou, mais affreusement crédible. Ses personnages, hantés par le manque de ressource et entourés d’artefacts d’un avenir qui régresse et progresse en même temps, tentent de se débattre, de chaque côté de cet événement. De survivre dans un monde devenu trop complexe pour tout le monde. Pas de cyberspace, ici. Rien qu’un réel si étrange que ses limites sont parfois trompeuses. Et l’art de Gibson pour délivrer, ou effleurer (ce qui parfois donne encore plus le vertige) plus d’idées par chapitre qu’aucun de ses contemporains.
    Et le style. Qui a évolué de livre en livre et qui devient plus sec, plus nerveux, plus lo-fi pour s’adapter à ce monde de dépouillement.
    Seul petit regret, peut-être, une tendance, contemporaine, à trop s’étendre, à ne pas assez jouer des ellipses, à vouloir suivre de trop près ses personnages qui ne convient peut-être pas trop au projet global. Le roman, plus resserré, n’en aurait été qu’encore meilleur.
    Je ne sais pas si l’on peut parler de retour en forme; Gibson l’avait-il perdu ? Mais The Peripheral est excellent roman de science-fiction (et pas de cyberpunk).

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