• Genèse: Philip K. Dick goes to Hollywood de Léo Henry.

    by  • 5 October 2015 • Genèse • 0 Comments

    Dans son nouveau recueil de nouvelles, en bon docteur Frankenstein de la pop culture Léo Henry tente des croisements déments, Blade Runner réalisé par David Lynch, et Lemmy qui remplace Paul McCartney dans les Beatles à la mort de ce dernier, pour n’en citer que deux. Et le reste, il l’explique dans cette Genèse de Philip K. Dick goes to Hollywood.

    Léo Henry:

    Les trois nouvelles les plus longues ont été écrites suite à des commandes ou des propositions, et ont fini par former dans ma tête un ensemble flou, avec des passerelles. Dans ma tête ça s’appelle la Pop Trilogy. Trois textes plus ou moins uchroniques sur la pop culture du 20ème siècle. C’est cet ensemble que j’ai proposé à ActuSF, qui y ont ajouté un titre catchy et deux “nouvelles par email” fonctionnant sur un principe similaire. Avec Karim Berrouka, enfin, on a bricolé une interviou cul par-dessus tête, dans les heures qui ont précédé le bouclage.

    Chronologiquement :

    “Philip Goes To Hollywood” a été écrite pour un recueil de fictions dickiennes rêvé par Richard Comballot. J’ai lu quelque part que Ridley Scott avait, parmi d’autres, été démarché pour réaliser l’adaptation ciné de “Dune”. Du coup, histoire d’équilibrer le cosmos, j’ai imaginé que c’était Lynch que le studios avaient choisi pour “Blade Runner”, et j’en ai tiré un certain nombre de conséquences sur les adaptations suivantes des textes de Dick.

    “Fe6!!” est la concrétisation d’un vieux rêve (partagé, entre autre, avec Frédéric Jaccaud) d’utiliser Bobby Fischer comme personnage de fiction. Je l’ai écrite pour l’antho des Utopiales de 2014. Elle m’a demandé pas mal de doc (je ne suis pas joueur d’échec) et de développer un tour d’esprit calmement paranoïaque pour discerner toutes sortes d’intentions derrière chacune des coïncidences sur lesquelles j’ai trébuché.

    “Meet the Beätles !” est le texte qui m’a demandé le plus de boulot, et qui a impliqué le plus de petites mains. J’ai traîné ce projet plusieurs années, et des dizaines de personnes m’ont fait part de leur enthousiasme et de leurs idées, fans de Beatles, de Motörhead, ou des deux. J’aime beaucoup cette histoire, parce qu’elle parle de la relation passionnée que nous sommes forcés d’entretenir aux groupes de musique, et à la joie sacrilège qu’il y a à en démonter et remonter l’histoire. Mon ami Olivier Labouche est allé jusqu’à en composer la B.O. à l’aide de vieilles bandes et de pas mal d’efforts (leo-henry.com/beatles)

    A ces trois textes s’ajoutent, donc, deux nouvelles par email, très courtes, déjà diffusées via la mailing list de ce projet (je vous invite à aller voir si vous ne connaissez pas : leo-henry.com/npe).

    “No se puede vivir sin amar” est un texte à chute où se rencontrent histoire de la bédé francobelge et alcoolisme méso-américain de Malcolm Lowry.

    “Les Règles de la nuit” parle d’un cinéma qui n’a jamais existé du poids dont pèse l’histoire politique sur l’histoire culturelle. Il faudra sans doute que je revienne un jour là-dessus, mille mots c’est un peu court !

    Je suis très content de l’aspect collectif de ce bouquin, y compris par certaines impolitesses que j’ai pu commettre (“Meet the Beätles”, par exemple, devait paraître dans Bifrost et a bénéficié des corrections d’Olivier Girard avant que je ne me barre avec…)
    Mon rapport à l’uchronie et à la pop-culture passe par tout un système de réseaux, de coïncidence, de discussions, et c’est comme ça que ces textes se sont écrits, par accumulation d’échanges. Le livre est né de la culture elle-même, de la société qui la produit puis qu’elle façonne en retour. J’aime cette idée de l’artiste comme véhicule d’une culture qui le dépasse : et c’est aussi de ça que parle le livre.

    Philip K. Dick goes to Hollywood sur le site de son éditeur.

    Dans Genèse, un écrivain revient sur la création de son dernier livre. Auteurs, éditeurs, pour participer, vous pouvez me contacter: laurent@laurentqueyssi.fr

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