• Californie: jour 4.

    by  • 19 June 2016 • Californie • 0 Comments

    Breakfast à la “Boulangerie”, un café créé par un français où les viennoiseries, correctes, coûtent super cher (vous avez compris que tout coûte cher à San Francisco, à ce stade, non ?).

    Puis en route vers l’agence de location de voitures. Le chauffeur d’Uber a un prénom rebeu et nous parlons en anglais avec lui et un local qu’il emmène aussi (nous prenons tout le temps Uber en pool, en partage de location, pour que ce soit moins cher). Je lui pose des questions sur la conduite aux US, sur le fait de tourner à droite alors que le feu est rouge, puis au bout d’un moment, il se met à nous parler en français. Le gars est Algérien, kabyle plus exactement, et est traducteur français/arabe. Il habite San Francisco depuis quelques années et la rencontre devient surréaliste lorsqu’il se met à me parler des Girondins de Bordeaux. Il ne sera pas le seul à me parler de soccer, d’ailleurs, pendant le séjour.
    Arrivés chez Budget, nous récupérons notre vaillant destrier, notre bolide rouge, la Ford Focus qui aura le privilège de nous transporter durant les dix jours à venir.

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    Nous sortons de San Francisco et empruntons le Golden Gate Bridge pour nous rendre dans Marin County, un lieu dont tout passionné de Philip K. Dick a déjà entendu parler au moins une fois. Un endroit dont je ne sais pas grand-chose en dehors de ce que m’en ont appris les livres, les lettres et les biographies de l’auteur.
    La conduite est facile dans le centre et assez agréable sur le pont et au-delà. Pas beaucoup de trafic en ce milieu de mâtinée.

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    Premier arrêt : Sausalito, la ville juste de l’autre côté de la baie. Une petite banlieue cossue et côtière, superbe, avec ses maisons à flancs de colline, son petit côté village de pêcheur et sa jolie marina. Je kiffe. J’y habiterais bien, tiens. Les prix des locations entrevus sur des annonces achèvent mon rêve soudain à coups de batte de base-ball. Non, je n’y vivrai sans doute jamais.

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    Après Sausalito, direction Muir Beach. Il faut traverser des montagnes et leurs routes qui tournent, à petite allure, pour arriver sur cette côte sauvage, aux falaises magnifiques et au vent qui glacerait le sang d’un ours polaire. Des panneaux expliquent que les plantons qui gardaient la côte durant la Deuxième Guerre mondiale avait demandé des manteaux au mois d’août tellement ils se pelaient. Mais leur hiérarchie ne comprenait pas pourquoi ils avaient besoin de doudounes en été en Californie. Quelques minutes au sommet d’une falaise et j’ai compris.
    Comme l’a dit, parait-il, dit Mark Twain: “L’hiver le plus froid que j’ai connu fut un été à San Francisco”.

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    Puis nous longeons la côte jusqu’à Stinson Beach (je pense à Bob Stinson et comme par hasard, nous écoutons un CD de Paul Westerberg) et Bolinas, un village mythique, refuge d’artistes. La légende veut que les locaux arrachent le panneau indiquant la route à prendre pour trouver la localité. Ils veulent qu’on les laisse tranquille. Ce que l’on peut comprendre.
    Mais nous avons un GPS et nous trouvons l’endroit. Un petit village au feeling ancien, au centre minuscule et aux maisons d’allures hippies cachées entre les arbres.

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    Direction Point Reyes Station. La ville où Dick est allé vivre avec Kléo, sa seconde femme, et où il a rencontré Anne, sa troisième épouse. Là aussi qu’il a écrit, entre autres, Le Maître du Haut-château. J’ai relu Confessions d’un barjo avant de partir et j’ai déjà l’impression de connaître les lieux, cette route de campagne où nous croisons des ranchs et du bétail.
    Je roule à 35 miles à l’heure (50 Km/h à peu près). Parce qu’il y a des panneaux indiquant cette vitesse partout. Ce que j’ignore, c’est que ces panneaux indiquent uniquement la vitesse lorsqu’il y a un virage. En ligne droite, je pourrai rouler à 55 miles à l’heure (90 km/h). Une longue file de bagnole se crée derrière moi. La route est longue. Je n’avance vraiment pas vite. Dès que la ligne continue au milieu de la route s’interrompt et qu’on est autorisés à rouler, une dizaine de voitures me doublent et leurs chauffeurs me klaxonnent en me faisant des doigts d’honneur par le toit ouvrant.
    Merde.
    Ma brune envoie un SMS à Edward pour savoir à quelle vitesse on peut rouler en Californie, parce que les panneaux ne nous aident guère.

    Le petit centre de Point Reyes Station semble avoir été conservé dans du formol. Rien ne paraît avoir bougé depuis soixante ans et ma dernière visite livresque. Un saloon, un resto, une épicerie qui fait deli et où je m’achète un sandwiche, un magasin de fringues de surf (unique concession à la modernité, mais qui ne parait pas florissant). Une atmosphère de petit village bien américaine, différente de l’ambiance moyen-âgeuse des villages français que je connais.
    Passage obligatoire devant les deux maisons où a vécu Dick.

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    La maison où Anne Dick habite encore.

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    La petite bicoque où Phil et Kleo se sont installés après Berkeley.

    Après Point Reyes Station, nous devons retraverser SF pour atteindre la Silicon Valley et rejoindre mon ami traducteur Edward Gauvin et sa femme Nicole qui nous hébergent pour deux nuits chez eux, à San Jose.
    Nous loupons la route de San Rafael que j’aurais bien aimé traverser et repassons par le même itinéraire qu’à l’aller. Mince.

    Après deux bonnes heures de route sur des freeways un peu plus tendues que les routes de campagne de Marin County (ça déboule de partout sur des six voies et ma Ford Focus me paraît toute petite en comparaison des trucks américains), nous arrivons à Moutain View, au QG de Google.
    Ah, oui, parce que j’ai oublié de vous dire. Nous avons rendez-vous au QG de Google.
    Je viens de découvrir, grâce à twitter, que mon pote Sébastien Cevey est en Californie. Il vient d’embaucher chez Google à Londes et est en stage une semaine au siège de la boîte. Rendez-vous est donc pris avec Edward, Nicole et lui.
    L’adresse du QG de Google ne paie pas de mine. Bâtiments sans âme et camions de livraison. C’est mieux dans les cours entre les immeubles (terrains de volleys, cantoches sympas), mais nous ne pourront pas rentrer dans les bâtiments proprement dits.
    Edward et Nicole nous retrouvent puis débarque, sur un vélo google, mon Suisse préféré (oui, Seb n’a pas que des qualités, il est Suisse, aussi). On se marre de se retrouver ici, alors que la veille on ignorait l’un et l’autre qu’on était dans le coin.
    Puis nous décidons d’aller boire des bières dans une taverne du centre de Mountain View. Attablés depuis cinq minutes, nous voyons passer dans la rue une bagnole google sans chauffeur.
    Vous avez demandé le 21ème siècle? C’est bien ici.

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    Nicole, Ed, Laurent, Seb + un vélo Google.

    Repas dans un restau turc, puis arrivée à San Jose, chez Edward et Nicole, où nous rencontrons enfin Magoo, le chien.

    Il est tard. Dodo.

    Avant de m’endormir, je repense à cette journée de dingue. Je dois sans doute sourire.

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